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28 sept. 2013

Pain au lait ultra-moelleux aux pépites de chocolat...

 Les japonais sont incontestablement les champions du pain au lait le plus moelleux du monde. Entre autres les "Hokkaido milk buns" sont un grand classique qui peut être décliné presque à l'infini.

Ce qu'on sait moins c'est que ce moelleux est du à une chose toute simple: la gélatinisation de l'amidon. Bon rassurez vous je ne vais pas vous réciter mes vieux cours de science des aliments: sous ce nom compliqué se cache quelque chose qu'on a tous fait au moins une fois si on s'est déjà frotté à une sauce béchamel: un roux...

Un roux c'est donc tout simplement de la farine placée dans un liquide que l'on chauffe: Sous l'action de la chaleur l'amidon contenu dans la farine forme une sorte de gel qui emprisonne l'eau. Ce processus appelé "gélatinisation de l'amidon" (terme bien sur indispensable à connaitre pour paraitre hyper branché à table et pour se la péter sur son blog ;p) permet d'épaissir les sauces mais aussi, comme le font les japonais depuis des millénaires sans le savoir, à rendre le pain au lait hyper-moelleux.



Et oui car alors que Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, ce qu'on sait moins c'est que pendant ce temps la les Japonais gélatinisaient de l'amidon à tour de bras et cela dans la plus parfaite impunité ! Et que ce passe t'il quant il est ainsi sournoisement gélatinisé l'amidon? et bien je vous le donne en mile Emile, l'eau qu'il contient est tout simplement emprisonnée (à l'insu de son plein gré en plus) ce qui résulte implacablement en ce moelleux incomparable et durable de leurs pains au lait: fin de la démonstration ! (ouf!)

Mais pourquoi serions nous condamnés à manger des pains au lait compacts et sans le moindre moelleux sous le prétexte que nous ne sommes pas japonais ?! Pour combler cette injustice flagrante je vous révèle enfin aujourd'hui le secret de la gélatinisation de l'amidon ! Car camarades, assez de cette oppression: il est temps que nous militions ensembles pour un pain au lait plus moelleux et plus juste!




Commençons donc directement par la confection du roux ce qui prend à la louche 5 minutes (et au fouet à peu près la même durée): il suffit de jeter dans une petite casserole 20g de farine tout usage et 100g d'eau. Placer ensuite la casserole sur le feu et remuer en continu avec un fouet jusqu'à ce que la farine épaississe et que le tout prenne la consistance d'un gel: Quand le fouet laisse des traces qui ne se referment pas, c'est prêt. Retirer le tout du feu, couvrir et laisser complètement refroidir avant utilisation (si on est pressé on peut transférer dans un bol épais pour accélérer le refroidissement). Et voila, félicitations: vous venez de gélatiniser de l'amidon ! (Ça vous fait quoi? heureux ?) :)



Pendant que tout ça refroidit, placez dans le bol de votre robot pétrin (ou dans la cuve de votre machine à pain) 350g de farine à pain (j'utilise pour la part de la T65 Bio de marque Priméal), 4g de sel et 3,5 g de levure suractivée (soit 1/2 sachet de levure à pain sans délayage).

Pesez également dans des petits ramequins 50g de sucre en poudre et 30g de beurre coupé en petits morceaux.

Incorporez dans votre roux refroidi et en remuant 125g de lait, 1 œuf, 10g de lait en poudre (c'est facultatif, vous pouvez soit vous en passer soit faire à la place votre roux au lait plutôt qu'à l'eau) et le parfum de votre choix (pour ma part du rhum parfumé à la vanille de Madagascar et 2 gouttes d'huile essentielle de citron). Ajoutez tout cela avec la farine et c'est partit pour le pétrissage: Durée ? le temps nécessaire pour que la pâte décolle des parois du pétrin, soit chez moi environ 8 minutes.



Pendant que le robot pétrit, peser 150g de chocolat en pistoles: Je vous conseille de le prendre de très bonne qualité car la pâte du pain au lait est par nature assez neutre (genre pain de mie) et c'est donc le chocolat qui fait l'essentiel du coté gustatif de cette recette. J'utilise pour ma part du chocolat de couverture noir de la marque Cacao Barry (ici celui d'origine du Mexique à 66% de Cacao) en grosses pistoles que je hache grossièrement au couteau. Vous pouvez remplacer par votre chocolat à croquer préféré que vous hacherez en petites pépites (pas de chocolat à pâtisserie qui n'est pas assez fin au goût).

Une fois que la pâte se décolle bien des parois du bol rajouter successivement le sucre et le beurre en attendant que chacun soit bien incorporé puis ajouter le chocolat. Pétrir encore 1 ou 2 minutes puis couvrir et placer le tout au chaud (idéalement entre 25 et 28°, par exemple dans le four qu'on aura fait fonctionner quelques minutes puis éteint) et attendre que la pâte double de volume (plus ou moins 2h, mais cela varie en fonction de la température)

Renverser ensuite la pâte sur un plan de travail légèrement fariné et la détailler en 4 morceaux que l'on étale au rouleau sur une épaisseur d'environ 1 cm, enrouler ensuite ces abaisses sur elles mêmes pour former 4 rouleaux ayant à peu près la largeur de votre moule. Beurrer généreusement l'intérieur d'un très grand moule à cake avant de le chemiser de papier sulfurisé, puis placer les rouleaux de pâte côte à côte à l'intérieur dans le sens de la largeur. Couvrez à nouveau et replacer au chaud jusqu'à ce que la pâte atteigne les 3/4 de la hauteur du moule (environ 1h).



Préchauffer le four à 180° et badigeonner le dessus de votre pain de lait. Une fois que le four est chaud enfourner pour 25 à 30 minutes selon votre four et l'épaisseur de votre moule. Laisser refroidir une 10aines de minutes avant de démouler sur une grille pour poursuivre le refroidissement.




Et voila le pain au lait le plus délicieux et le plus moelleux que vous ayez jamais mangé est prêt à être dégusté: Emballé dans un sachet plastique il fera le délice du petit déjeuner (voir même du gouter) et conservera son moelleux tout aussi longtemps que ces infâmes viennoiseries industrielles à l'huile de palme qui squattent les rayons des supermarchés. C'est garantit et c'est japonais ! ;)



21 avr. 2012

Baguettes sans pétrissage méthode "Paneotrad"

Qui a dit qu'il fallait forcément avoir un robot pétrin pour pouvoir faire de bonnes baguettes?
 
Je vous présente aujourd'hui une recette de baguette tradition sans pétrissage en pointage retardé et sans apprêt. On touche ici au summum du pain sans intervention : il se fait tout seul sans qu'on ai quasiment besoin de s'en occuper et la pâte attend sagement au frigo jusqu'à ce qu'on ai une urgente envie de pain...
 
L'intérêt est double ici : d'une part c'est un pain sans pétrissage, sans façonnage et d'autre part la pâte est en libre-service ce qui permet d'avoir du pain au fur et à mesure des besoins.
 
J'ai fusionné ici plusieurs recettes et techniques : Je suis partie de la recette des baguettes tradition sans pétrissage de Momo que l'on peut voir sur Youtube ici (et que j'ai adaptée sur 100% levain) et je j'ai fusionnée avec la technique Paneotrad présentée sur cette vidéo.
 
Vous ne connaissez peut-être pas directement la méthode Paneotrad mais vous avez peut-être déjà acheté du pain aux bouts carrés en boulangerie : c'était du pain fabriqué avec une machine Paneotrad. De mon côté je n'ai bien sûr pas la machine à la maison, je me suis simplement inspirée de la façon dont le pain est fait selon leur technique. Ce n'est en fait qu'un pain sans façonnage un peu comme celui que je fais déjà avec ma recette de baguettes type Ciabatta.
 
 
Mais assez de bla-bla, allons-y pour la recette!
 
Posez un récipient suffisamment profond sur la balance et pesez 300 g d'eau tiède.
Ajoutez 100 g de levain liquide* et mélangez.
Versez ensuite 450 g de farine T65 (dans mon cas de la Priméal donc bio) et 10g de sel, mélangez le tout à la spatule 1 ou 2 minutes pour homogénéiser puis couvrir d'un film plastique et placer au chaud (idéalement 30 à 35 degrés, moi j'utilise la fonction étuve de mon four)
 
Au bout de 40 minutes faire un premier rabat a la spatule comme indiqué sur la vidéo ci dessous (la pâte ne sera pas aussi lisse que sur la vidéo surtout au début, et il faudra faire plus de rabats que ce que je montre ici. Pour un pain sans pétrissage je fais généralement 40 rotations, après j'en ai marre donc j'arrête ;)).
 
 
 
Remettre le film plastique sur le saladier et retour au chaud. Faire un deuxième rabat après 40 minutes supplémentaires et un troisième 40 minutes tard (donc 3 au total).
 
Après 40 minutes d'attente supplémentaires, retourner la pâte sur le plan de travail fariné, former grossièrement un rectangle et effectuer un tour simple (replier la pâte en trois comme on le fait pour la pâte feuilletée, si ça ne vous évoque rien regarder la vidéo Paneotrad dont j'ai mis le lien plus haut à partir de 4 minutes). Poser la pâte ainsi pliée et avec les plis en haut dans un récipient en plastique rectangulaire au fond duquel on aura placé un tissus non pelucheux fariné (idéalement du lin très épais comme celui qu'on utilise pour les couches, dans mon cas j'ai utilisé un torchon en microfibre plié en 4) et la répartir pour qu'elle occupe tout le fond.
 
Couvrir d'un couvercle ou d'un film plastique et laisser pointer à température ambiante 3h avant de placer le récipient au frigo (On pourrait probablement passer au frigo après 1 ou 2h, mais dans mon cas j'avais initialement prévu de cuire les baguettes le soir même et j'ai changé d'avis au dernier moment ;)).
 
La pâte peut rester ainsi au frigo entre 12 et 72h: On la sort au besoin et on cuit le pain immédiatement (Personnellement je l'ai utilisée après 18h de frigo). Préchauffer le four à 260° avec la pierre à pain** en place sur le 1er gradin et la lèche-fritte vide en dessous (dans mon cas préchauffage de 40 minutes). A la fin du préchauffage sortir la pâte du frigo, fariner généreusement le dessus et passer un coupe-pâte tout le tour pour décoller la pâte du récipient.
 
Poser une feuille de papier sulfurisé de la taille de votre pierre à pain sur le récipient puis une plaque métallique encore par dessus et retourner le tout comme on ferait pour démouler une tarte Tatin. Retirer doucement le linge du dessus de la pâte : Normalement ça ne doit pas coller du fait que la peau inférieure de la pâte c'est légèrement durcie au contact du linge qui a capté son humidité superficielle: c'est ce qui permet de grigner les baguettes malgré une hydratation élevée de la pâte à cœur.
 
Coupez ensuite trois ou quatre bandes dans la pâte afin de former vos baguettes, (j'ai fait trois morceaux dont deux un peu moins larges que le 3eme) et les espacer en les faisant doucement glisser sur le sulfurisé. On peut éventuellement les étirer très délicatement pour qu'ils arrivent à la même longueur que le papier sulfurisé (mais surtout sans aplatir ni dégazer). Inciser chaque pâton sur toute la longueur d'un coup de lame franc de rasoir ou de scalpel et enfourner en faisant glisser le papier sulfurisé sur la pierre.
 
Verser un peu d'eau chaude sur la lèche-fritte chaude placée sous la pierre pour provoquer le coup de buée et baisser le four à 240° (chauffe haute + basse sans chaleur tournante), cuire 20 à 25 minutes selon votre préférence (dans mon cas 22)
 
Et voila!
On obtient des pains de forme assez peu conventionnelle certes mais au goût très riche, la forme et la croute relativement fine sont très adaptés à la confection de très savoureux sandwichs...
 
bon appétit :)
 
 
*si vous n'avez pas de levain liquide remplacer par 2g de levure sèche de boulangerie sur-active (celle sans délayage), rajouter également 50g d'eau et 50g de farine à la recette...
 
**la pierre permet au pain de cuire par le dessous grâce a la chaleur emmagasinée lors du préchauffage. Elle est indispensable pour avoir un pain suffisamment cuit à cœur. Vous pouvez vous en fabriquer une en mortier réfractaire pour quelques euros (c'est ce que j'ai fait), sinon vous pouvez utiliser la pierre de votre pierrade ou des carreaux de carrelage épais...
 

1 mars 2012

Mes baguettes méthode "Ciabatta"

Fabriquer ses propres baguettes à la maison n'a rien de facile, ces petits pains demandent une parfaite maitrise de chaque étape de la panification et des gestes techniques que l'amateur ne possède pas forcément...

J'ai essayé beaucoups de recettes et de tours de main et produit un bon nombre de briques brulées dehors et pas cuites dedans: je vous passe les détails mais tout bon amateur à la recherche des baguettes parfaites me comprendra !

Finalement après moultes essais je suis enfin arrivé à mettre au point une recette sans prise de tête qui me convient. Je me suis en fait inspirée d'une série de vidéos Youtube décrivant un cours pour faire des pains Ciabatta. Ces pains italiens très alvéolés mais assez plats à l'origine ne sont pas façonnés: La pâte est simplement mise à plat à la fin du pointage et ensuite on découpe délicatement et on enfourne presque tout de suite.

Sur cette vidéo le prof explique qu'on peut faire toutes les formes que l'on veut lors du découpage, et il le démontre en découpant une bande fine de pâte qu'il enfourne telle quelle: à la sortie il obtient une baguette superbe et magnifiquement alvéolée (c'est à dire avec des gros trous dans la mie, miam!).  Si vous avez le temps je vous conseille de visionner toutes les vidéos de la série (il y en a  9 je crois, taper "ciabatta grawel2990" dans la barre de recherche Youtube pour les retrouver) car elles sont très instructives et inspirantes...

Dès que j'ai vu cette série de vidéo et le pain obtenu je me suis dis qu'il fallait que je teste ça d'urgence, et j'en suis donc arrivée à ma recette actuelle de baguette. Dans cette recette que j'appelle "baguette méthode Ciabatta"  les pâtons ne sont pas faconnés ni grignés* ce qui facilite grandement la tâche, surtout avec cette pâte très collante qui est difficile à manipuler: plus simple que ça on ne peut pas faire et l'alvéolage est enfin celui que je cherchais depuis très longtemps. Quant au goût, et bien... faites les et vous me direz ! ;)

Ca faisait un moment que je voulais décrire toute la recette en vidéo mais je n'avais pas encore réussit à concrétiser le projet. Voila qui est désormais corrigé puisque voila enfin le reportage.

Une image vaut mille mots !
Pour changer, dans ce billet il y aura peu de blabla et beaucoup de vidéo ;)









  Allons y pour l'étape 1: L'autolyse




Le choix de la farine est ici important: Il vous faut impérativement de la farine à pain car cette dernière contient plus de gluten que la farine tout usage ou à pâtisserie. Et c'est précisément la colle formée par le gluten qui permet à la pâte de retenir les gaz de fermentation et donc de gonfler.

Pour les baguettes on veut une mie légère et bien gonflée donc la farine doit impérativement contenir du gluten de qualité et à un taux minimum. Pour cette même raison n'utilisez pas de farine bise (T80 ou autre): il faut de la farine blanche.


 Ma recette est à base de levain liquide, je reviendrais plus tard sur la façon de démarrer et de gérer un tel levain (en attendant ne manquez pas de parcourir ce billet: 10 idées reçues sur le levain).

Si vous n’avez pas encore de levain à la maison vous pouvez utiliser à la place soit 8g de levure fraiche, soit 4g de levure boulangère sèche traditionnelle soit encore 3g de levure boulangère sèche super-active "sans délayage" (donc 1/2 sachet). Dans les 3 cas rajoutez aussi 90g de farine et 90g d'eau à la recette... 








Etape 2: Le pétrissage


Au passage j'espère que vous avez noté que mon robot est maaaagnifik, c'est mon précieux! Le seul hic c'est que c'est un modèle américain surdimensionné pour la quantité de pain que je fais, donc le bol est 3 fois trop grand ce qui m'oblige à un peu de  gymnastique pour obtenir un pétrissage correct de ces 850g de pâte.



Ce qui m'a attiré sur ce modèle c'est surtout la spirale qui est spécifiquement adaptée au travail de la pâte à pain. Hélas les modèles Kitchenaid vendus en France ne disposent pas de cet accessoire, cependant sachez que si vous en possédez un vous pouvez facilement y adapter une spirale américaine: La procédure est décrite en détails sur le site "votre pain".

Si vous n'avez pas de robot ne désespérez pas: Il existe des méthodes sans pétrissage qui donnent d’excellents résultats pour peu qu'on ait un peu de temps devant soi. Vous pouvez par exemple vous inspirer de cette vidéo pour amener votre pâte jusqu’à l'étape de la découpe, ensuite reprenez ma recette comme si de rien  n'était ;)





 Etape 3: La fermentation, les rabats et la découpe des pâtons



Au début de la vidéo je vous montre comment faire un rabat. J'en fais toujours au moins un 30 minutes après la fin du pétrissage, parfois 2. J'en ai eu fait jusqu'à 4 (toujours espacés de 30 minutes) sans remarquer de notable amélioration dans le pain obtenu dans le cadre de cette recette en particulier...

Au fait à quoi ça sert un rabat?
A plusieurs choses, d'une part à aérer la pâte ce qui stimule le développement des micro-organismes du levain, ensuite à uniformiser la température dans le pâton et enfin à étirer le gluten de la pâte (en fait on appelle ça le réseau glutineux: une sorte de colle qui absorbe l'eau et emprisonne les bulles de gaz carbonique -produit par les micro-organismes du levain- à l'intérieur de la pâte pour qu'elle soit légère et bien gonflée)



Ici on fait des rabats en début de fermentation pour bien développer cette colle de gluten car ensuite on ne pourra plus la retravailler lors du façonnage (vu qu'il n'y en a pas!). En effet pour former les baguettes on se contente de couper des bandes dans la pâte, rien de plus...



Etape 4:  La cuisson



L’apprêt (2eme levée avant la cuisson) est ici très court: 30 à 40 minutes. Les faire attendre un peu plus longtemps est sans conséquence mais n'apporte rien non plus, dans la vidéo j'ai enfourné les 2 premières après 30 minutes et les 2 suivantes après 55 minutes et elles sont identiques en sortie de four. Le pain est enfourné quasiment au maximum de gonflement (comme pour le ciabatta), on s'attend à très peu de levée au four donc aucun intérêt de grigner*. Ceci dit il y a quand même un gonflement lors de la cuisson et parfois des grignes naturelles se forment dans le four, comme ça a été le cas ici...

L'emploi d'une pierre à pain correctement préchauffée est indispensable pour obtenir une cuisson correcte des  baguettes à cœur: C'est en effet la chaleur accumulée dans la pierre qui permet de cuire la mie correctement et de faire lever le pain. J'ai fabriqué la mienne moi même avec du ciment réfractaire, ça prend moins de 30 minutes et coute 3 fois rien (voir ici)

Je suis souvent obligée d'épousseter le surplus de farine avec un pinceau, une petite astuce: le faire à coté d'un filet d'eau courante ce qui limite un peu l'envol de farine partout dans la maison.

Interdiction de les avaler avant qu’elles soient complètement refroidies car c’est indigeste, donc attendre 20 à 30 minutes avant de se jeter dessus (je sais c’est dur !)


La croute fine et croustillante de ces baguettes les rendent parfaites pour de faramineux sandwichs, et bien sur elles sont aussi délicieuses au petit déjeuner accompagnées d'une généreuse couche de beurre: je vous avertis que vous risquez fort de devenir accro ! ;)


Mon petit truc: Je ne fais pas de pain tous les jours et pourtant je mange des baguettes chaque fois que j'en ai envie. L'astuce c'est de congeler celles qui ne sont pas immédiatement consommées, même  pour les manger le lendemain je les congèle: Dès qu'elles sont refroidies je les place dans un sac plastique puis direction le congélateur. Ensuite il suffit de les placer 30 secondes au micro-onde 1000W et 5 minutes au four à 180°C à chaleur tournante (sans préchauffage) et voila: de délicieuses baguettes moelleuses et croustillantes comme si elles venaient d'être faites! Je défie quiconque de déceler qu'elles sont passées au congélateur, par contre elle ne doivent pas y séjourner plus d'une semaine...


*les grignes ce sont ces scarifications qu'on voit à la surface du pain et qu'on obtient en donnant des coups de lames dans la pâte avant la cuisson

28 févr. 2012

Tourte de seigle: 1er essai...

Quand j'étais petite j'allais passer une partie de l'été chez ma grand-mère sur les contreforts du Puy-de-Dôme. De cette période m'est resté un souvenir extra-ordinaire de la tourte de seigle qu'on mangeait à 4h: des tranches de 2 cm d’épaisseur qui me semblaient interminablement longues à l'époque (tout parait plus grand quand on est petit, mais je pense que les tourtes devaient bien faire 40cm de diamètre au moins), recouvertes d'une très généreuse couche de beurre doux, le tout saupoudré de sucre et parfois de cacao en poudre. Nous les mangions dehors sur le petit banc en regardant le paysage estival, le tout accompagné d'une timbale de lait mousseux qui sortait tout juste du pis de la vache...

A chacun sa madeleine de Proust, ces tartines sont la mienne!
Ces énormes tourtes de seigles cuites au feu de bois avaient la croute craquelée avec des veines rousses courant dans la farine blanche. Ce pain à la mie noire, lourde et humide se conservait des semaines simplement enroulé d'un torchon et avait un petit gout à la fois acidulé et sucré que je n'ai plus jamais retrouvé depuis dans le pain de seigle que j'achète aujourd'hui.



Et donc nous y voila: Puisque je n'en trouve nulle part il faut que je le fabrique moi même, yapluka!

Sauf que ce qui semble simple sur le papier n'a en fait rien de facile. La farine de seigle est loin d’être aisée à  travailler: Pauvre en gluten elle donne une pâte très collante qui ne se prête pas bien aux techniques de panification utilisées pour la farine de froment. Cette difficulté pousse souvent les boulangers à l'utiliser en mélanges plutôt que pure, or ce n'est pas ce que je recherche: Je suis  persuadée que la tourte de mon enfance était composée quasiment uniquement de farine de seigle qui était la plus facilement disponible dans ces régions pauvres de montagne.

En fait pour panifier le seigle il faut tout oublier de ce que l'on sait du pain blanc: car ce n'est pas sur le gluten qu'on va compter ici pour fixer l'eau et texturer la pâte mais sur les pentosanes.
Houla mais qu'est-ce que c'est que ce truc encore ?
Et bien rien de bien compliqué dans le fond: ce sont des sucres complexes situés essentiellement entre l'amande et les sons du grains. Ce qu'ils ont d’intéressant c'est que quand on les chauffe ils forment une colle qui absorbe énormément d'eau:  1g de pentosane fixe 8 à 10 fois son poids en eau si on lui en laisse le temps.

Toutes les farines de céréale contiennent des pentosanes, mais la farine de seigle en contient énormément et ce d'autant plus qu'elle contient du son (puisque comme on l'a dit les pentosanes sont situés dans l'assise protéique qui est fortement fixées au son et qu'on retrouve donc essentiellement dans ce dernier quand on moud les grains de façon classique par broyage). Ces pentosanes du seigle gélifient entre 55 et 70 degrés, et c'est cette propriété que nous devons utiliser pour faire notre tourte de seigle.


Tout cela peut sembler très technique, mais en fait ce procédé de panification du seigle par gélatinisaion est utilisé depuis le 13éme siècle au moins.
Pour preuve je vous engage à visionner cette vidéo qui décrit la fabrication du pain bouilli de Villar d'Arène, un pain traditionnel composé uniquement de farine de seigle et d'eau bouillante (pas de levain, pas de sel)

Je n'ai pas encore réussit à mettre la main sur une recette de tourte de seigle auvergnate traditionnelle, par contre j'ai trouvé un document très intéressant sur le pain de seigle AOC du Valais (voir ici).
Visuellement cette tourte Suisse ressemble beaucoup à celle de mes souvenirs et même si la recette n'est pas précisément décrite dans le document il donne quand même quelques indications précieuses: Très faible quantité de levain, levée de 15 à 17 h,  façonnage en forme de boule de 1.2kg, repos d'1h avant une cuisson d'1h30 dans un four à sole à chaleur tombante...

A cette piste très intéressante rajoutons cette recette issue du site Cannelle.com de tourte au levain avec une fermentation courte cette fois (moins de 3h). Pour ce premier essai j'ai donc fait un joyeux mélange de tous ces documents et rajouté à cela une bonne dose d'étourderie qui m'a obligée à modifier ma recette en cours de route. Au final voila ce que j'ai fait:




Dans un grand saladier j'ai mélangé 200g de farine de seigle T130 et 200g d'eau très chaude (80°C, soit presque bouillante mais pas tout a fait). J'ai ensuite amalgamé grossièrement la pate obtenue à l'aide d'une spatule en bois (parceque oui, c'est chaud !)

La boule obtenue est très surprenante: Elle est étonnamment ferme pour une pâte à la farine de seigle, on dirait plus une pâte de froment hydratée à 60% et pourtant celle-ci est hydratée à 100%, je suis bluffée !   Tout de suite après le mélange la température était de 50°C soit parfaite pour la gélatinisation des pentosanes mais bien trop chaude pour y rajouter le levain. Je l'ai donc laissé refroidir 3 h à température ambiante (bon c'était froid bien avant les 3 h mais au moment de sortir mon levain je me suis rendu compte que je ne l'avais pas rafraichi dans les 3 derniers jours donc il a fallut que je le fasse en express pour pouvoir faire ma tourte, ce qui a prolongé le repos de la boule: étourderie n°1) :)

Au bout de 3h j'ai rajouté 180g de levain liquide et 11g de sel et j'ai mélangé à la spatule. Ha non zut, prise dans mon habitude de faire des baguettes j'ai mis tout le sel au lieu des 5g prévus (étourderie n°2), donc j'ai du modifier la recette pour ne pas complétement stopper mon levain à cause du surplus de sel. Il a fallut rajouter le reste des ingrédients à cette étape pour rattraper le coup.

Dans un autre saladier j'ai donc mélangé en urgence 350g de farine de seigle et 286g d'eau à 75°C et formé une boule grossière. Cette boule avait une température de 40°C et donc j'ai pu l'ajouter au reste de ma pâte sans risque de bruler le levain. J'ai ensuite mélangé tout ça 45 secondes avec mon robot muni du batteur K: cela m'a donné une pâte liquide et très collante quand elle était dans le bol (ce qui n'a rien de bien surprenant quand on réalise que c'est une pâte contenant 86% de farine de seigle pour une hydratation de 90%!) mais qui curieusement une fois farinée c'est rassemblée en une masse plutôt ferme et gardant bien sa forme. Tout cela a été mis au chaud (30-35°C dans mon four en position étuve) pendant 3h.

Au bout de ces 3h j'ai transféré ma pâte délicatement sur une plaque métallique farinée, j'ai également fariné abondamment le dessus du pâton et  j'ai grossièrement formé une belle boule bien rebondie (sans pétrir ni dégazer, juste en passant mes mains sur le tour) que j'ai recouverte d'un baquet en plastique pendant 1h. Pendant ce temps la j'ai préchauffé mon four à 260°C avec ma pierre à pain an place.


Au bout d'1 heure et à ma grande satisfaction la boule s'était avachie et la croute s'était craquelée pour laisser apparaitre les fameuses veines dans la farine blanche si caractéristiques de la tourte de mon enfance: tout cela se présentait finalement fort bien malgré mes multiples bourdes!

J'ai enfourné en posant la plaque métallique directement sur la pierre à pain (plaque qui c'est dépêché de gondoler au centre - ce qu'elle ne fait jamais d'habitude - ce qui n'a pas du faciliter la conduction de chaleur par le dessous donc la cuisson du pain à cœur, grrrr) puis j'ai versé un bon verre d'eau bouillante dans la grande plaque creuse en fonte que je garde sur le fond de mon four pour faire le "coup de buée".

Au bout de 20 minutes de cuisson j'ai réduit la température du four de 20 degrés et je l'ai fait ensuite toutes les 20 minutes jusqu’à la fin de la cuisson d'1h20 au total (cuisson qui c'est donc achevée à 180°C pour imiter la température "à four tombant" des fours à bois).  J'ai ensuite défourné et laissé refroidir sur une grille.

Normalement il faut attendre au moins 24h avant de déguster ce pain et son goût continue à se développer pendant près d'une semaine après sa cuisson. Je n'ai bien sur pas eu la patience d'attendre 24h (et encore moins 1 semaine) pour le gouter! Il n'aura donc eu que 12h de repos avant que je ne le tranche et n'en engouffre 1/4 dans la foulée (je sais c'est po raisonab!)

Le bilan est très positif pour un premier essai: le gout sucré et profond du seigle est bien la avec un arrière goût de noisette qui est particulièrement mis en valeur quand on rajoute une bonne couche de beurre d'Isigny par dessus :p.

Je suis définitivement sur la bonne piste au niveau goût même si par contre l'acidité se fait très discrète. Mais Je m'y attendais vu cette fermentation courte sur levain jeune, pour retrouver cette acidité je sais très bien ce qui me reste à faire: comme pour le pain Valais il faudra réduire la quantité de levain et rallonger le temps de fermentation à 12h ou plus. Au niveau de la texture: La croute est parfaite mais je trouve la mie trop humide à mon gout, ce qui peut être du  au mauvais comportement de ma plaque métallique lors de la cuisson. Le pain n'a pas gonflé lors de la cuisson ce qui n'est pas normal et peut avoir la même cause, il faudra donc corriger le tir la prochaine fois: Rendez-vous bientôt pour le prochain épisode...






22 févr. 2012

10 Idées reçues sur le levain

De nos jours le levain à le vent en poupe: Surfant sur la tendance Nature-Bio du moment il jouit d'une image "retour aux sources" qui en fait la vedette des boulangeries à la mode.

Mais au delà du phénomène de mode le levain apporte de vrais avantages lors de la confection du pain, et ce aussi bien au niveau du goût, de la conservation, que de la nutrition. Il est désormais prouvé que le pain au levain est mieux digéré que sa contrepartie à la levure, qu'il contient plus de minéraux assimilables, qu'il est moins hyper-glycémiant et que son gluten est moins allergène. Ces attraits sont loin d’être négligeables dans nos sociétés occidentales ou l'obésité, le diabète et les maladies cœliaques sont de plus en plus préoccupantes.

Mais pour tout vous dire ce n'est pas pour ces avantages nutritionnels que je me suis lancée dans le levain (même si bien sur ça ne fait que rajouter un peu de riz dans la corbeille de la mariée): C'est encore une fois l'attrait d'un goût meilleur qui m'a poussé dans cette direction.

Qu'est ce qu'un levain ? Il s'agit tout simplement de farine et d'eau naturellement fermentés. Pour simplifier si on mélange de la farine et de l'eau et qu'on laisse cette bouillie dans un endroit tiède suffisamment longtemps les micro-organismes naturellement présents dans la farine vont commencer à se développer et à se multiplier. Des petites bulles vont doucement apparaitre dans notre bouillie qui va peu à peu se fluidifier : un début de levain est né.

Il suffit ensuite de régulièrement rajouter de la farine pour alimenter tout ce petit monde et le levain deviendra alors de plus en plus actif, à tel point qu'au bout d'une semaine il sera prêt à produire son premier pain: C'est magique ! Contrairement à la levure industrielle qui est composée d'un seul micro-organisme,  le levain lui contient une multitude de différentes levures et bactéries qui vivent en équilibre. Cette diversité permet la libération de très nombreux goûts et arômes dans le pain qu'il sera toujours impossible d’obtenir avec de la levure seule.

Les avantages sont tellement nombreux que je ne comprends pas pourquoi plus de monde ne fait pas son pain à partir de levain. Il faut dire que pas mal d'idées reçues trainent à propos du levain: On ne pourrait plus partir en vacances, il péricliterait au moindre orage, produirait un pain dense et acide, etc. A se demander si toutes ces calomnies ne serait pas volontairement alimentées par les producteurs de levure pour protéger leur monopole ! Qu'on se le dise, tout cela est faux et nous allons d'ailleurs voir tout cela ensembles.



1. Le levain produit un pain acide...

C'est complètement faux: On peut très bien obtenir un pain sans la moindre acidité perceptible en utilisant uniquement du levain dans la pâte. La magie du levain c'est qu'on peut en faire quasiment ce que l'on veux, tout dépend de la façon dont on l'entretient, de la quantité qu'on utilise dans la pâte et de la façon dont on prépare le pain.

A partir du même levain je peux faire d'un coté des baguettes parfaitement levées et alvéolées sans la moindre trace d'acidité et de l'autre du pain de campagne plus costaud avec cette petite pointe d'acidité qui va si bien avec le foie-gras par exemple. Rien n'est écrit d'avance et tout est dans la façon d'utiliser le levain, il suffit de maitriser quelques notions de base pour tirer le meilleur de son levain.



2. Le pain au levain est lourd et peu aéré...

C'est encore une fois un idée fausse qui vient du fait que souvent les pains au levain qu'on trouve dans le commerce sont à base de farine complète, semi-complète ou de seigle.  Mais ce sont ces farines qui rendent le pain plus lourd et moins levé, pas le levain.

 Il est parfaitement possible d'obtenir un pain léger et alvéolé en utilisant uniquement du levain dans la pâte, il suffit pour cela d'utiliser de la farine blanche et d'utiliser le levain de la bonne façon.



3. Il faut forcément rajouter de la levure en plus du levain pour que le pain gonfle correctement...

Pas du tout :  Je boulange uniquement avec du levain et rien que du levain, pas la moindre trace de levure industrielle. Et mes baguettes sont parfaitement levées, je vous laisse pour preuve ma  photo plus haut et ailleurs sur ce blog !

Hélas rares sont les boulangers qui font de même, la plupart rajoutent de la levure en plus du levain "pour être sur". Les écoles enseignent très peu le travail sur levain et les boulangers sont donc frileux de se passer complètement de la levure industrielle.

C'est bien dommage car non seulement l'ajout de levure est inutile mais de plus il crée un déséquilibre au sein des micro-organismes dans la pâte : les levures industrielles sur-actives prennent le dessus sur la flore naturelle du levain ce qui la rend moins efficace, diminuant un peu les avantages liés à son emploi.

C'est donc une raison de plus de faire son pain au levain soi-même !




4. Il est difficile de maintenir un levain en vie sur le long terme...

Ma foi ça me laisse perplexe: je n'ai pour ma part jamais réussit à tuer complétement un levain malgré tous les mauvais traitements que je leur ai fait subir ! Bien sur il peut arriver qu'on gère mal les rafraichis à certains moments quand on débute et parfois le levain est moins en forme. Mais il suffit de revenir aux bases des rafraichis et en 1 jour ou 2 tout revient généralement dans l'ordre. 


Et puis avec l'emploi du frigo il devient encore plus difficile de tuer un levain: il peut y survivre plusieurs semaines sans aucune intervention ! De quoi décider ceux qui avaient peur de ne plus jamais pouvoir partir en vacances non?



5. Entretenir un levain prend du temps et gaspille beaucoup de farine...

Vraiment ?
Cela me prend 3 minutes tous les 3 jours, qui dit mieux ?

Je sors mon pot de levain du frigo (il contient 180 g le levain), je le pose sur la balance et j'ajoute 90 g d'eau tiède.
Je touille puis j'ajoute alors 90 g de farine blanche (T65 achetée en supermarché) et je touille à nouveau.
Je pose le couvercle sur le pot et je mets le tout au chaud (sur ma machine expresso ou dans mon four éteint après l'avoir fait fonctionner quelques minutes par exemple) pendant 4 h avant de remettre le tout au frigo : Voila fin  de l'insurmontable tache (que l'on appelle d'ailleurs un "rafraichi") !

Quant au gaspillage de farine chez moi il n'y en a aucun car je produis uniquement la quantité de levain dont j'ai besoin pour ma consommation des 3 jours : 180g





6. Faire du pain au levain demande beaucoup d'organisation...

C'est peut être le cas pour certains mais pas chez moi : J'utilise mon levain exactement comme je le ferais avec de la levure fraiche. Il est dans mon frigo et je l'utilise directement dès que je veux faire du pain.
Aucune organisation la dedans donc, c'est du libre service !

Cela fonctionne aussi longtemps que le levain est frais, c'est à dire qu'il a été rafraichi moins de 3 jours avant. Si ce n'est pas le cas alors je dois faire un rafraichi (un ajout de farine et d'eau, voir plus haut) avant de pouvoir l'utiliser, mais ça n'arrive quasiment jamais et si c'est le cas ça ne fait repousser la boulange que de  4h...



7. Le pain au levain demande des temps de levée plus long que le pain à la levure...

En fait  tout dépend de ce qu'on appelle "pain à la levure".
Si on parle d'un pain de supermarché sur-pétri, sur-dosé en levure et sur-accéléré alors la oui peut être !

Mais si on parle d'un pain à la levure artisanal ne dépassant pas les 4-5 g de levure sèche au kg de farine (ce qui n'a rien à voir avec les 7g pour 500g de farine qui sont conseillés sur certains paquets de levure sèche !) et avec une fermentation raisonnablement longue pour permettre aux arômes de se développer alors il est tout à fait possible d’obtenir un pain 100% levain dans le même intervalle.

Pour les baguettes au levain que je mange au quotidien la fermentation dure 4-5 h au total ce qui correspond tout à fait au temps nécessaire pour de bonnes baguettes artisanales à la levure. Certains boulangers font même des fermentation de 20h à la levure donc vous voyez que tout est relatif ! (on peut bien sur également faire des fermentations très longues au levain dans certaines conditions : tout dépend de ce que l'on recherche à obtenir au final)



8. Avec du levain on ne peut faire que du pain...

Heureusement que non !
La levure à pain industrielle n'a que 100 ans, les brioches, fougasses, beignets,  blinis et autres crêpes lui sont donc bien antérieures : tout cela était donc traditionnellement préparé a base de levain et rien ne nous empêche bien sur de revenir aux sources !

Je vous conseille d'ailleurs très vivement de le faire car le levain donne souvent un moelleux et une richesse de gout bien supérieure a ce qu'on peut obtenir avec de la levure industrielle.



9. Démarrer un levain est long et compliqué ...

Compliqué ?
Je ne pense pas que mélanger un peu de farine et d'eau et l'oublier dans un coin chaud soit vraiment compliqué...

Long ?
Ma foi on a rien sans rien !
Et ce n'est pas vraiment long: Il faut en gros 1 semaine pour démarrer un levain, et lors de ce processus les interventions sont somme toutes minimes, l'essentiel est surtout de la surveillance pour pouvoir intervenir au bon moment.

Si vous avez des enfants et des vacances scolaires qui approchent vous pouvez même leur confier cette tache en leur présentant la chose de façon ludique: C'est presque comme un Tamagotchi, il faut le nourrir à heure fixe  (et surtout pas après minuit sinon ça se transforme en petit pain !), ça peut devenir très rigolo de faire ça en famille genre chacun son levain et au bout de la semaine celui qui bulle le plus sera sélectionné pour confectionner la brioche !


Et puis pour ceux qui n'ont vraiment pas le temps de consacrer une semaine au démarrage d'un levain il reste toujours la possibilité d'aller en emprunter un peu chez quelqu’un qui l'a déjà fait: il y a bien un boulangeux dans votre entourage qui sera enchanté de partager sa création avec vous, ne soyez pas timide !



10. Il ne faut jamais mettre le levain au frigo

Il existe des aficionados du levain "à l’ancienne"  qui refusent tout net l'emploi du frigo et prêchent la succession des rafraichis pour maintenir leur levain en forme. J'ai essayé et pour moi c'est trop contraignant: Je finis toujours par oublier un rafraichi et puis jeter toute cette farine à l’évier lors des rafraichis entre les boulanges me répugne.

J'ai donc un levain moderne qui est stocké au frigo: il entre alors en dormance jusqu’à ce que je l'en ressorte pour faire du pain ou pour le rafraichir.  Cette mise en hibernation m'évite d'avoir à le rafraichir plusieurs fois entre chaque boulange et me permet d'avoir du levain en libre service chaque fois que j'en ai besoin.

Au lieu de faire de moi son esclave le levain se plie ainsi à mon rythme de vie et à mes envies: c'était ça ou pas de levain du tout, et depuis que j'ai pris cette décision tout va nettement mieux entre nous. Minidou (bin oui mon levain s'appelle Minidou !) va très bien et le pain est délicieux sans aucune prise de tête: pour moi c'est parfait !

Je ne dis pas que c'est la seule façon de faire mais c'est celle qui me convient: A vous de trouver la technique qui vous correspond le mieux, avec ou sans frigo...




Voila, j'espère avoir redoré un peu le blason du levain par ces quelques lignes !
Bien sur je reviendrais plus en détails sur certains points lors d'autres billets, en attendant je vous souhaite bonne boulange, avec ou sans levain ;)

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